vendredi 9 novembre 2007

Article de presse - 9 novembre

600 étudiants dans la rue disent non à loi d’autonomie des facs


24heures après leur assemblée générale, les étudiants de la fac de Perpignan maintiennent la pression et ont manifesté hier en ville. Le cortège a emprunté un circuit comme au temps du CPE, avec halte devant le Castillet, la préfecture et le Medef.


La décision avait été prise mercredi au cours de l’assemblée générale: hier, les étudiants de la fac manifestaient en ville. L’objet de ce mouvement: toujours l’opposition à la loi dite "Pecresse", du nom de la ministre de l'Enseignement supérieur. Ils étaient environ 600 à être descendu du campus direction place de Catalogne.

En ouverture du cortège, une large banderole qui donnait le ton: "Retrait de la loi d’autonomie, le savoir n’est pas à vendre". Durant la marche en ville, les organisateurs semblaient satisfaits du niveau de mobilisation de l’opération décidée seulement 24 h auparavant. "Nous sommes presque autant que pour l’AG de mercredi, expliquait l’un d’eux, cela prouve que le mouvement ne faiblit pas. Nous menons maintenant des actions en direction des lycéens pour les sensibiliser à notre mouvement".

Hier déjà quelques jeunes des lycées s’étaient joints à leurs aînés pour défiler dans les rues de Perpignan. Et beaucoup de manifestants se prennent à imaginer que la "jonction" entre le mouvement étudiant renforcé par les lycéens ajouté à celui des autres préavis de grèves de ces prochaines semaines cristallise la contestation assez fortement pour que la loi soit retirée.

"Il faut se méfier des rencontres qui peuvent se tenir en haut lieu, explique un manifestant, il ne faut pas que certaines facs décident de stopper le mouvement après le retrait d’un ou deux articles. Pour nous c’est le retrait total de la loi, un point c’est tout". Le cortège s’est mis en marche de la place de Catalogne encadré par un service d’ordre discret mais présent. Les manifestants se sont dirigés vers le centre ville, et sont passés devant la préfecture.

"Attention, répète Yann, depuis le début engagé avec ses camarades, nous ne demandons en aucun cas d’audience ni de rencontre avec le préfet. Notre mot d’ordre reste le même: pas de négociation, abrogation pure et simple". Deux fumigènes plus tard, tout le monde reprend la marche. Comme à l’époque des manifestations anti CPE, les étudiants se sont dirigés vers la Maison de l’entreprise, le syndicat patronal.

L’ensemble des étudiants s’est alors assis devant les fenêtres du bâtiment et les slogans se sont faits plus forts, les sifflets plus stridents. "Patronat hors des facs", "Medef, la fac n’est pas ton fief", "Fac ouverte aux enfants d’ouvriers, fac fermée aux intérêts privés" étaient scandés par les manifestants devant les vitres de l’union patronale.

Dernière action symbolique, un sit-in de plusieurs longues minutes sur le boulevard Escarguel qui a provoqué un bel embouteillage. "Avec cette manifestation, résume Fouad, nous avons démontré que l’on peut se mobiliser à Perpignan.

Maintenant il ne faut pas se relâcher, cette solidarité entre tous les étudiants contre la loi d’autonomie doit continuer". Vers 15h30 le cortège a repris le chemin de la fac, rendez-vous à l’amphi 4 pour décider de la suite et de l’attitude à tenir.

D. Dupont (L'Indépendant)