mardi 20 novembre 2007

Article de presse, L'Hebdo catalan

La lutte estudiantine continue !!!

Depuis le 31 octobre, les étudiants de l’université de Perpignan sont en grève et occupent le campus. Leur nombre croît chaque jour davantage. Le 7 novembre les étudiants des 4 départements de l’IUT ont rejoint à une forte majorité le mouvement de grève.
Et c’est tous ensembles (500 manifestants selon les estimations) qu’ils sont descendus le lendemain dans la rue pour dire haut et fort NON à la loi Pécresse, plus connue sous la dénomination LRU, loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée furtivement le 10 août dernier- quand les principaux concernés étaient soit en vacances, somme toute bien méritées, soit au boulot afin de financer leurs études (c’est le cas d’un étudiant sur deux).

Souvenons-nous du projet de loi de Luc Ferry en 2003 qui annonçait déjà le désengagement de l’état dans l’enseignement supérieur et la recherche, et le signal d’alarme tiré par quelques présidents de facultés (Nantes et Rouen notamment) quant à la faible participation financière de l’état dans le budget universitaire.

Qu’en est-il 4 ans après ? Cette loi sur l’autonomie des universités, qui prévoit que dans un délai de 5 ans toutes les facultés accèdent à l’autonomie dans le domaine budgétaire et dans la gestion de leurs ressources humaines, va-t-elle insuffler un air neuf dans le principe même de la formation universitaire française ou participer un peu plus encore à la déliquescence de notre service public ?
Car, ouvrir la porte de nos universités à des investisseurs privés risque fort d’entraîner une inégalité dans leur développement. Ces partenaires privés choisiront forcément de financer les filières ou les recherches universitaires qu’ils jugeront utiles et rentables par rapport à la loi du marché. Il y aura ainsi des facs friquées, rentables et des facs poubelles, de seconde zone.

De plus, cette loi donne au président de chaque université les pleins pouvoirs, c’est un super président, un big boss qui peut quand il le veut créer, supprimer des filières ou des projets de recherches avec une liberté d’embauche absolue :droit de veto sur les recrutements, possibilité d’employer des contractuels sur tous les postes ; ce qui logiquement signifie des emplois précaires dans toutes les catégories( BIATOSS,enseignants-chercheurs,chercheur).

Enfin, cette loi met en cause le modèle universitaire français dans la mesure où elle touche à l’organisation même du conseil d’administration, qui introduit dorénavant des personnalités issues du monde socio-économique et offre par conséquent moins de place aux acteurs principaux de l’université qui sont, il ne faut pas l’oublier, les étudiants et le personnel(le nombre des membres du CA passe de 60 à 30).

C’est parce qu’ils ressentent cette loi comme antidémocratique que les étudiants de Perpignan, soutenus par la SNESUP-FSU, la CNT, ainsi que les étudiants de 30 autres universités en France, se mobilisent et exigent l’abrogation de la loi sur l’autonomie des universités.

L.F.